Cinémanniversaire: 60 ans de neuvième art à Lausanne!

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Durant tout le mois de novembre, la cinémathèque fête ses 60 ans et nous propose un programme curieux et passionnant pour découvrir le cinéma suisse des années 1945-1950.

Au commencement, il y avait Bâle et ses archives cinématographiques. Mais en 1948, cinq ans après leur création, ces mêmes archives ferment faute de subventions suffisantes. C’est alors que les dirigeants du dynamique Ciné-club lausannois, prennent les choses en main et font transférer la fondation à Lausanne, où les archives cinématographiques prennent le nom définitif de Cinémathèque Suisse. En 1950, les premiers films sont projetés sous la direction de Freddy Buache, auteur et critique cinématographique suisse, qui restera fidèle au poste jusqu’en 1996. Sans cesse grandissante, la Cinémathèque devient en 1981 une fondation privée, subventionnée aux deux-tiers, et prend ses quartiers au Casino de Montbenon, qui lui offre deux salles de projections permanentes. Puis, elle crée un centre d’archivage à Penthaz, s’approprie les collections de Zoom, le centre de documentation cinématographique zurichois et débute la numérisation et la restauration de films suisses. Enfin en 2009, après l’historien du cinéma Hervé Dumont, Frédéric Maire reprend les rênes de la Cinémathèque suisse et lui redonne un coup de jeune, grâce à son expérience de cinq ans en tant que directeur artistique du Festival de Locarno. Aujourd’hui, la Cinémathèque suisse est l’institution cinématographique de référence en Suisse. Ses rôles sont multiples et visent à faire découvrir, à conserver, à restaurer et à offrir aux consultants la base la plus complète de documents cinématographiques suisses, mais aussi mondiaux.

Pour fêter ses 60 ans, la Cinémathèque suisse nous a donc concocté une programmation de 18 films datant de 1945-1950. Le but de cette rétrospective est de donner un aperçu du cinéma d’après-guerre européen et de se faire une idée de l’importance qu’ont eue ces films pour les fondateurs des Archives suisses de Bâle, du Ciné-club de Lausanne et de la Cinémathèque. Trois cycles sont ainsi à l’affiche:

     – Cinéma d’aujourd’hui, programme du congrès qui se déroula à Bâle en 1945 et qui propose de « débattre des contours intellectuels et artistiques du cinéma dans une Europe à reconstruire » ;
     – Images du cinéma français, programme de l’exposition présentée par la Cinémathèque française au Musée des Beaux-arts de Lausanne et qui montrait le coté historico-poétique du cinéma français ;
     – Semaine du cinéma, programme qui inaugura la Cinémathèque suisse en 1950.

Entre documentaire antifasciste, premières œuvres buñueliennes, drame paysan et témoignages d’après-guerre, ces 18 films présentés se font le miroir d’une époque où le cinéma avait des choses à dire et à dénoncer. Véritable plongée dans un passé pas si éloigné, chaque métrage porte son sujet à bras le corps avec une authenticité rare, sans laisser au spectateur le moindre signe d’illusion. Et au-delà du fond, c’est la forme qui interpelle. Majoritairement composée de documentaires, cette sélection nous fait redécouvrir le côté physique de la pellicule: grain, salissures, synchronisation sonore postproduction, muet, etc. Certes, l’adaptation au sujet et au matériau n’est pas toujours évidente pour le spectateur habitué aux effets spéciaux léchés et aux scénarii abracadabrantesques, mais ces 60 bougies sont une occasion unique pour les curieux et les cinéphiles de découvrir (ou redécouvrir) un cinéma différent, plus authentique et plus encré, qui nous demande de réfléchir, de se faire interprète et de ne pas ou plus être passif devant les images qui défilent.

Pour un 60e anniversaire: du 1er au 27 novembre 2010, au Casino de Montbenon

Pour plus de détails: www.cinematheque.ch

 

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Florian Poupelin

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