Il est 13h30 en ce début de semaine. Je me trouve devant un lycée neuchâtelois, idéalement situé au bord du lac. Le moment opportun et le lieu idéal pour trouver l’objet de ma recherche: des jeunes fumant un joint, histoire de décompresser avant les cours de l’après-midi. Je rejoins un petit groupe de 3 étudiants à capuchons, détail suffisamment suspect pour me guider. Bingo! Pas besoin d’insister longtemps pour qu’ils répondent à quelques questions.
Plutôt cool, le joint à la main, Samuel* me dit qu’il a commencé « entre 15 et 16 ans » et que s’il pouvait voter sur la dépénalisation, il dirait oui. Pas si évident que ça, visiblement, car Frédéric*, aussi fumeur, est contre. Il préférerait un laisser-aller total des autorités. Interdire par la loi, mais permettre par nos institutions, c’est en définitive la caricature du système actuel. Et cette situation convient assez bien à ces jeunes, surtout que « si on dépénalise, les prix seront plus élevés » selon Frédéric, et qu’il y aurait aussi « plus de fumeurs ». Pas sûr que les enseignants de la faculté de sciences économiques située à quelque pas approuvent le raisonnement.
Question fourniture, il n’ont apparemment pas trop de problèmes, mais je n’en saurai pas plus. Rien non plus sur les « fameux » coffee shops de Bienne, la ville voisine.
Finalement, David* qui restait muet, ne comprend pas pourquoi « on interdit pas aussi alors la clope, parce que c’est tout aussi nocif ».
Alors si on résume, les jeunes fumeurs sont plutôt contre une dépénalisation du cannabis et pour une égalité de traitement avec la cigarette. Pour leur décharge, ils étaient légèrement “foncedés”.
*prénoms fictifs
Loïc Delacour
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fleks
Comme tu l as fait remarquer, le cannabis a l air d avoir des effets sur le raisonnement logique economique en tout cas 😉