Samedi 17h. Il est encore un peu tôt pour l’apéro mais déjà l’envie de sortir me démange. L’excuse est toute trouvée : trentenaire mais éternelle étudiante, je cours à l’Evêché bosser mes cours en buvant une bière. L’espoir enfoui au plus profond de ma mauvaise conscience est de croiser un pote pour ne pas étudier. Je fais semblant de travailler quelques instants, puis rencontre par hasard une vieille copine de gymnase. Yes ! C’est bon, la soirée commence, voici arrivé l’apéro « part one ». Apéro qui se veut plutôt soft car les cuites à la chope Cardinal de l’Evêch’ sont révolues, je n’ai plus 18 ans. En début de soirée je garde une certaine dignité (euh…) et surtout depuis le 15 septembre je ne traîne pas trop longtemps dans ce troquet car la clope ne couvre plus l’odeur de la fondue, peu sexy à mon goût.
21h. Ma copine me laisse… Va bien ! J’ai rendez-vous avec les copains à La Couronne d’Or. Evidemment, ils ne sont pas encore arrivés. C’est ici qu’intervient l’art de choisir ses bars : toujours trouver une table où s’asseoir en attendant ses amis. La Couronne, pour cette raison, est un choix idéal, on y trouve toujours des gens qu’on connaît. Après deux binchs en compagnie de mes « copains de table », voilà enfin les retardataires qui débarquent et qui me font gentiment remarquer que j’aurais pu trouver une place ! Finalement, tout s’arrange et je migre vers les nouveaux arrivants en laissant mes compagnons de tout à l’heure. D’un accord tacite, mon séjour à leur table était provisoire et nous ne nous appellerons pas pour boire un verre la semaine prochaine comme prévu il y a dix minutes.
Bon ! On commande ou bien ? Elle fout quoi la serveuse ? J’ai fini ma bière il y a au moins 3 minutes. Oui je sais, il y a du monde et elle court la pauvre chérie. C’est son boulot après tout, non ?
Après la minute « langue de pute » et trois bières plus tard, les discussions vont bon train… Politique d’un côté, économie de l’autre, vie amoureuse en face,… et soudain je me sens mal. Voilà ! Encore une fois j’ai trop bu et pas encore mangé. Heureusement, ici ils offrent des planchettes tout ce qu’il y a de plus équilibré. Allez ! Qui pour un saucisson ?
02h. Arrive la fermeture et personne n’a envie de rentrer. Personne sauf la femme enceinte, l’autre qui doit bosser demain, celle qui est fatiguée et celui qui est tout simplement raisonnable… bref on a trente ans et l’effectif se réduit considérablement
Je finis avec les deux ou trois toujours prêts à continuer la fête. Plus besoin de réfléchir, notre GPS nous dirige vers la Brasserie du Château. La Brasserie c’est mythique. J’y retrouve les gens rencontrés en début de soirée, en beaucoup plus cons. A cette heure tardive c’est pas grave car on est tous dans le même état. De plus, j’entends pas la moitié de ce qu’on me raconte à cause de la musique et franchement, tant mieux !
04h-05h (enfin ça n’a plus d’importance). Voilà, la nuit arrive à son terme et je crois bien que cette bière dans mes mains est celle de trop. Allez, fais un effort Manu tu vas me finir cette petite bibine !
Fierté oblige je la finis… mauvaise idée. La soirée se finit là pour moi et je ne pense qu’à une chose, rentrer le plus vite possible. Le pire étant que je ne me réjouis même pas d’être à la maison car expérience faite, ça n’ira pas mieux.
Une chose est sûre : je vais annuler mon rendez-vous pour aller bruncher demain au Café de Grancy. Rien que l’idée d’entendre les cris de ces gosses de bobos résonner me fait mal à la tête.
Et samedi prochain je change de parcours, je ne boirai pas, j’en fais la promesse solennelle…
Y a-t-il des bars sans alcool à Lausanne ?
manuela –
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