Cendrillon in the Sky with Diamonds !

Cendrillon in the Sky with Diamonds !

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La pièce "Constellation Cendrillon" investie les planches du Pulloff depuis déjà une dizaine de jours. Un peu à la bourre, le Lausanne Bondy Blog s'est assis, dimanche passé, au milieu des étoiles pour vous emmener à travers la galaxie théâtrale et psychologique de notre princesse préférée.

Cendrillon1Bon d’accord, il ne reste que quatre représentations de Constellation Cendrillon à Lausanne… Mais ce n’est pas une raison pour ne pas vous en parler. Guidée par Laurent Gachoud et sa Compagnie de l’Oranger, la pièce nous propose un concept inédit : essayer de comprendre le personnage de Cendrillon, à travers la technique thérapeutique de la constellation familiale. Les deux sœurs, la belle-mère, la père, le prince charmant, l’amour, la colère, la courge, le roi… tout le monde y passe ! Cendrillon, jouée par Stéphanie Schneider, tente alors par tous les moyens de résoudre l’équation impossible de l’équilibre émotionnel et familial.

Cécile et Florian ont assisté pour vous à cette Constellation Cendrillon et vous livre, presque à chaud, leurs impressions.

Cécile :

Cendrillon. Tout le monde connaît ce personnage, fantasme des psychanalystes, princesse des enfants. La constellation familiale. Peu de monde sait vraiment de quoi il s’agit mais en tant que psychologue je me demande bien comment le thème va être abordé. Rendez-vous au Pulloff après un dimanche à paresser sur mon canapé. Arrivés, on reçoit un numéro de place farfelu, dont on ne comprend qu’à la fin du spectacle à quoi qu’il correspond. Puis on prend place dans la petite salle du théâtre.

Cendrillon et son Prince Charmant, devant Stéphanie "O'Connor" Schneider.
Cendrillon et son Prince Charmant, devant Stéphanie “O’Connor” Schneider.

Tout de suite, je trouve la scénographie très visuelle, très belle. Dans ce long tapis de gravier noir brillant se reflètent des écrans, le blanc du costume du prince charmant étincelle. Micro à la main, Laurent, prince-charmant-meneur du bal-psy, nous explique en quoi consiste une constellation familiale et comment elle se déroule. Les constellants entrent en scène et constellent différentes configurations de la famille de Cendrillon. C’est répétitif, pas vraiment intéressant, je m’ennuie un peu et je commence à me demander comment va se dérouler la suite.

Heureusement au bout de trente minutes, le ton change. La mise en scène aussi, et pendant les 45 minutes suivantes, c’est un enchaînement de sons et lumières. La pièce devient le théâtre d’un déchaînement visuel explosif. À chaque nouvelle scène, une nouvelle scénographie et mise en scène. Beaucoup de bonnes idées et de fraîcheur, une comédie dramatique et farfelue (bis) que je vous conseille fortement d’aller découvrir.

Florian :

Je dois avouer que je ne comprends pas grand-chose au théâtre. Et pourtant, comme bon nombre d’êtres doués d’émotions, je suis capable de sentir et aussi de ressentir ce qu’on propose à mon regard, à mon ouïe et au reste de mes sens. Si je vous parle donc aujourd’hui de Constellation Cendrillon, ce n’est que d’un point de vue intérieur et émotif. Je n’aime pas que l’on m’explique les choses, j’aime qu’on me les fasse ressentir, que quelque chose remue dans mes tripes plutôt que dans mes méninges. À ce titre là, le début de Constellation Cendrillon commence donc assez mal…

En effet, le comédien/metteur en scène Laurent Gachoud passe une bonne demi-heure à nous expliquer et à nous illustrer ce qu’est la technique psychothérapeutique de la constellation familiale. Ayant déjà connaissance de cette technique et ayant relu l’article Wikipedia la veille (pour briller en société avant et après la représentation), que Gachoud lit lui-même durant la scène, j’ai clairement eu l’impression d’assister à un cours de psychologie. Ce qui ne fait bien entendu pas partie des moments dans lesquels je suis le plus à l’aise. Ce qui me force le plus souvent à dormir ou à monter dans la lune.

Laurent Gachoud en pleine inspiration.
Laurent Gachoud en pleine inspiration.

Heureusement, après cet exercice laborieux, mais non moins essentiel pour la suite du récit (…), la pièce démarre enfin et là, tout part à vau-l’eau, pour mon plus grand plaisir bien sûr ! La comédienne principale, talentueuse Stéphanie Schneider, qui joue ici Cendrillon, s’en donne à cœur joie et n’hésite pas à en faire des caisses, car après tout nous sommes au théâtre et dans l’expérimentation. Le reste n’est plus alors qu’une longue descente vers la limite du compréhensible, mais qui se rattache sans cesse au concept de la constellation familiale, seule bouée dans une pièce devenue une succession de saynètes visuelles et sonores expérimentales, brutales, douces, tristes, submergeantes ou encore psychédéliques. Pour tout vous dire, je ne me rappelle plus exactement ce qu’il s’y passe, si ce n’est que Cendrillon essaie à tout prix de comprendre pourquoi son père est parti, pourquoi ses demi-sœurs sont si méchantes avec elle et pourquoi elle ne cesse de voir trois petits souriceaux se balader sur le paquet de sa chambre de bonne.

Ce dont je me rappelle, par contre, ce sont des instants. Des moments un peu magiques, un peu déconnectés, qui ont sûrement su faire remonter quelque chose à la surface : Stéphanie Schneider grimée en Sinéad O’Connor et chantant Nothing compares to you sur l’écran du fond ; la même Stéphanie criant que rien ne fonctionne, qu’elle ne trouve pas de solution ; la scène baroque et terrifiante d’un lugubre cavalier approchant Cendrillon et lui clamant la triste vérité ; Laurent Gachoud, jouant ici le thérapeute, mixant/tuant une souris dans un mixeur ; et enfin, et surtout, une petite fille au regard si inquisiteur et si innocent qu’il déstabilise instantanément.

Constellation Cendrillon m’a emmené ailleurs. Dans un endroit doux-amer, terrifiant et adorable, quelque part où les princesses ne sont finalement pas mieux logées que nous.

Constellation Cendrillon, jusqu’au Dimanche 22 Mars 2015, au Théâtre Pulloff.

Plus d’informations sur les prix et les horaires, sur le site du théâtre : ici.

Et en bonus, le teaser de Constellation Cendrillon :

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Photos © 2015, Cie de l’Oranger – Pascal Montjovent/LDD

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