CdL 33 : Zelda is the girl

CdL 33 : Zelda is the girl

Posté dans : Feuilleton 3
Les Chroniques de Lausanne - Chapitre 33 : Où l'on passe une matinée avec la plus cryptique des protagonistes des présentes chroniques.

Mécanisme déclenché. Iridescence. Petit matin. Horaire déduit : sept heures et demie. Réveil difficile. Trois heures endormies. Anastasie ronflante. Joues striées. Sommeil froissé. Rassurée. Verticalisation abdominale. Draps emmêlés. Chaos normal.

Sous contrôle.

Bassin pivoté. Genoux fléchis. Contact sol. Moquette douce. Pantoufles rangées. Deux centimètres du pied de chaise avant droit. Inspiration. Etirement séquentiel. D’abord bras droit. Puis bras gauche. Jambe droite. Jambe gauche. Léger craquement entre T6 et T7 (cause probable : talons hauts, danse).

Contente.

Horloge cliquetante. Rideaux tirés. Silence urbain. Pantoufles enfilées. Migraine latente. Remembrance vague. Foule dansante. Disparition  Lumières, musique, cocon sonore, délice ouaté moite. Répétition. Délice ouaté moite. Délice ouaté moite. Inquiétude soudaine. Possible obsession journalière. Ou-a-té mou-a-te. Nombres premiers. 1, 2, 3, 5, 7, 11… Diversion réussie. Obsession évitée.

Soulagée.

Domicile inaltéré. Chaussures rangées. Anastasie prévenante. Avancée silencieuse. Cuisine rassurante. Machine à café prête. Glouglou assourdissant. Anastasie indifférente. Ressouvenance abrupte. Homme cavalier. Mains velues. Retrait poli. Poursuite pesante. Retrait réitéré. Avance inconvenante. Souvenir désagréable.

Agitée.

Café prêt. Tasse servie. Sucre dosé (deux cuillères et quart). Rêverie rétablie. Homme insistant. Demi-tour ostensible. Contournement immédiat. Solitude inquiétante. Anastasie disparue. Max occupé. Emilien empêché. Samuel embrassé. Aide improbable. Retrait appuyé. Incompréhension alcoolisée. Retrait supplémentaire. Incompréhension confirmée. Inquiétude caractérisée. Explication impossible. Mots inaccessibles. Contact probable. Larmes proches.

Désespérée.

Regard suppliant. Ignorance. Immobilité complète. Ignorance. « T’es belle, tu sais ? » Yeux clos. « Je te paye un verre ? » Oreilles closes. Main agrippée. Poignet brûlant. Cocon déchiré. Mots impossibles. Gestes impossibles.

Séquestrée.

Idée soudaine. Yeux rouverts. Homme décontenancé. Approche soumise. Homme rassuré. Oreille luisante. Effleurement, écœurement évités. « Comment tu t’appelles ? » Mots impossibles. Gestes impossibles. Nombres rassurants. « Un. Onze. Vingt-et-un. » Recul léger. Maintien raide. Yeux fixes. Sourire forcé. Volume incrémentiel. « Mille deux cent onze,… » « Quoi ? » « Cent onze mille deux cent vingt-et-un,… » « Tu te fous de ma gueule ? » Regards curieux. Regards nombreux. « TROIS CENT DOUZE MILLE DEUX CENT ONZE ! » « Putain mais elle est barge, cette nana ! J’t’ai juste demandé comment tu t’appelles !» Anastasie et Max apparus. « TREIZE MILLIONS CENT DOUZE MILLE DEUX CENT VINGT-ET-UN !!! » Homme frustré. Homme énervé. Agonistique : Combattre ? Fuir ? Anastasie hilare. Fil blanc souriant. « J’ai parlé trop vite, elle a la situation bien en main. » Foule chuchotante. Amusée. « UN MILLIARD ! CENT TREIZE MILLIONS ! DEUX CENT TREIZE MILLE ! DEUX CENT ONZE !!! » Homme décidé. Fuite. Applaudissements.

Fière.

Café touillé. Gorgée apaisante. Sourire revenu. Epaule effleurée. Sursaut risqué. Tasse rattrapée. Anastasie éraillée. Sourire endormi. « Toi, tu es en train de te repasser ta petite victoire d’hier soir. » Acquiescement ravi. « C’est la première fois que tu la sors, cette suite, tu me diras comment elle s’appelle ? » Main glissée. Retrait léger. « Je sais que c’est dur pour toi, sortir, tout ça, tu sais. C’est gentil d’être venue avec nous. » Baiser déposé. Caresse inquisitrice. Main dans la main dans la main dans la main. Anastasie entraînée. Chambre retrouvée. Pantoufles rangées. Deux centimètres du pied de…

Interrompue.

Chaos normal.

Sous contr…

A suivre…

Photo CC : Wikimedia Commons

3 Responses

  1. Avatar
    Wendy
    | Répondre

    WOW….
    Ca m’a bien plu!!!

  2. Avatar
    mum48
    | Répondre

    Ah ça c’est original comme littérature ! Cool

  3. Avatar
    Vanessa
    | Répondre

    Hyper bien cette chronique!

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