Chronique d’une fumette ordinaire

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Il est 13h30 en ce début de semaine. Je me trouve devant un lycée neuchâtelois, idéalement situé au bord du lac. Le moment opportun et le lieu idéal pour trouver l’objet de ma recherche: des jeunes fumant un joint, histoire de décompresser avant les cours de l’après-midi. Je rejoins un petit groupe de 3 étudiants à capuchons, détail suffisamment suspect pour me guider. Bingo! Pas besoin d’insister longtemps pour qu’ils répondent à quelques questions. 

Quand une quinqua fume le kéké

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Précoce, Marie-Jeanne* avait 13 ans lorsqu’elle a goûté son premier bédo en compagnie de ses frères. Rien de choquant pour elle, à la fin des années 60 « c’était presque normal de fumer ». D’ailleurs, tous ses amis, sans exception, étaient des amateurs de cannabis. Avec le temps va, tout ne s’en va pas. La cinquantaine aujourd’hui, mon interviewée prend encore du plaisir à tirer quelques lattes. Apparemment, cette maman et grand-maman n’est pas une exception, elle raconte connaître encore un bon nombre de personnes de sa génération restée en mode Marley. Selon elle, pas de quoi sauter au plafond, « un petit joint, c’est comme boire un verre de vin ». 

Une course en taxi ou de la coke 2/2

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La marijuana achetée au kiosque fait sourire, la cocaïne vendue dans un taxi un peu moins. Nul besoin pourtant de tomber de haut, la poudre blanche a désormais les faveurs du plus grand nombre. Alors bien sûr, la rue lui fait la part belle. Mais il y a ceux qui préfèrent se fournir à l’ombre des regards et d’autres qui se paient même le luxe d’une livraison à domicile.

Des chewing-gums ou de la beuh 1/2

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«Je prendrais ce magazine, un paquet de chewing-gums et un sachet de beuh, s’il vous plaît !» On connaissait le pote du pote qui fournit tout le monde, le mec dans la rue qui a toujours une petite dépanne, le biologiste qui excelle dans l’art de la plus grande plante jamais cultivée. Mais dans le genre insolite, on ne se doutait pas du traditionnel kiosque qui vend aux clients avertis des sachets de marijuana. Et ben non Messieurs Dames, ce n’est pas une légende urbaine, ni un racontar de fidèles fumeurs n’ayant plus touché terre depuis quelques semaines.

De la poubelle à l’assiette il n’y a qu’un pas.

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En Suisse, nous jetons 250’000 tonnes de nourriture par an, dont 25’000 tonnes qui sont encore consommables. Des chiffres impressionnants!* Et pourtant, c’est pas nouveau, nous vivons dans une société de gaspillage. Que faire ? Le freeganisme est apparu il y a plus de dix ans comme une forme de protestation à ce phénomène. Ce mouvement né aux Etats-Unis s’est petit à petit propagé dans toute l’Europe jusqu’à nos contrées. Les freegans, ou déchétariens, proposent un mode de vie alternatif limitant le plus possible la participation à l’économie conventionnelle qui prône la rentabilité à tout prix. Alternative radicale au capitalisme. Du coup, ils n’achètent rien, ils récupèrent. Leur régime alimentaire constitue leur principale caractéristique ; ils se nourrissent essentiellement de déchets trouvés dans les poubelles industrielles. Paraît-il qu’aux Etats-Unis, les meilleurs spots sont les grandes surfaces et les fast-food qui jettent les restes sur le trottoir à partir de 22 heures. Qu’en est-il à Lausanne ? Qu’advient-il de tous ces aliments que l’on jette?

Parlez-vous le Suisse? Ou l’ignorance linguistique des Français

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“On est les champions! On est les champions!” Hall de la gare de Lausanne, dimanche dernier. Il est là, perdu avec son plan de la ville, pendu à son portable. Il panique. Soudain, il lève la tête. J’ai le malheur de croiser son regard. Il déboule sur moi. Je ne le sais pas encore mais le mec qui est resté croché à l’été 1998, jeans, perfecto et gomina va être la bonne rencontre du jour, source d’inspiration infinie. Lui, oui, lui……….. le FRANCAIS, tout droit descendu de son TGV Lyria en provenance de PARRRRRIS Gare de Lyon et ouais. 

A l’heure des téléphones portables, les dérapages de police ne passent plus inaperçus.

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Tout a commencé après un début de soirée chez un pote. Ils étaient huit et à minuit décident de sortir. Dehors, une voiture de Police. Deux flics dont un avec un chien s’avancent. “Vous faites trop de bruit, on a reçu une plainte”. “C’est vrai qu’on faisait du bruit, on savait ce qu’on faisait mais on avait bu”. Bref, la soirée continue et 150 mètres plus loin, vers Montriond, la même voiture s’arrête à nouveau. Toujours une histoire de bruit. “Sur le chemin, c’est vrai on a crié. Ils nous contrôlent, prennent nos noms, nous fouillent. Ensuite on monte le Petit Chêne et on arrive à Bel-air. Sur le pont on voit un camion de pompiers, personne savait pourquoi. Ensuite on va sur le toit de la fnac et à peine arrivés, les mêmes flics qui nous ont contrôlés plus bas avec le même chien arrivent eux aussi. Un des filcs vient vers moi dans la foule. J’avais les mains dans les poches et il me dit : enlève les mains de tes poches ! Je les enlève et il me fait une clé de bras au milieu des autres sans rien demander”. Il t’a pas dit pourquoi ? “Y a rien eu, aucun dialogue, direct, cash”, me dit Sam*. “Il m’emmène vers la barrière et me met les menottes pire serrées. Il me jette par terre. A ce moment-là un pote avait commencé à filmer”.

Don’t wanna be Obamaself

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Mardi 4 novembre 2008, un noir a priori sympa décroche un bon poste à 100% dedans de les Etats-Unis de l’Amérique. Mercredi 5 novembre 2008, un mec, attablé avec deux autres types, se lève dans le restau où je mange avec mes amis, pose le classique “chting chting chting” annonçant un toast imminent et lance à la cantonade: “Hey ley gars, j’m’exquiouse de vous dérangey, mais j’aimerey quand même vous demandey de faire diou brouit pour Barack Obama! On est american, et ça niou fait vraiment plaisir!”. Le flop. “Alley, faites diou bruit, quoi!” Deux ou trois claps gênés résonnent dans le silence de l’endroit pourtant bondé et notre intermittent de la vie se rassoie dignement, comme si le seul bide qu’il ait jamais connu était celui qui lui sert en ce moment à digérer ses frites. Mini-débat à ma table. “On est quand même trop con d’avoir rien dit! Le pauvre!” lance une copine. “Mais ouais!” répond un pote. Et moi d’être tout à fait d’accord avec cette violente prise de position! Une morse. Deux morses. Le malaise fout le camp. L’ambiance repart. Ouf, c’est passé. On n’aime pas ça, hein, ces moments bizarres où on sent que quelque chose nous chiffonne mais on sait pas bien quoi. Alors on dit: “Il est bon ton steak?”, pis on rigole de nouveau.

« Le must de la drague à Lausanne » !

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Bravant mes complexes, je me suis laissé embarquer dans une de ces fameuses « soirées messages » qui se déroulent une fois par semaine au Bleu Lézard et au Java. Du soft dating que ça s’appelle, des petits messages sur papier pour prendre anonymement contact avec qui bon vous semble dans la salle : en effet, il est difficile de faire plus soft en matière de premier pas vers un(e) inconnu(e). Mais finalement, c’est bien cela la particularité toute charmante de ces soirées.

L’instant critique

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Je tends la main et j’attends la monnaie. Le geste est tout bête, pas réfléchi, spontané. 1 franc 40 de pourboire, faut pas déconner non plus, c’est la crise, mine de rien. Non, et puis il me faut deux-trois piastres pour acheter des clopes. C’est ça surtout. Et quand même, 1 franc 40 pour quatre consommations à vingt francs, c’est raque… Ah, mais la voilà qui arrive, la gourgandine, clopin-clopant dans son uniforme de pétasse et de la graille plein les mimines. Jusque là, je suis fan. Je la regarde et lui souris élégamment, désintéressé. Ou avec un air complétement couillon, je sais plus. Le regard se rend. Le bras se tend. Je suis à mille lieues d’imaginer le cataclysme qui s’apprête à bouleverser mon équilibre.  Le reflet d’un spot sur les quelques piécettes fend violemment l’atmosphère de velours régnant dans le bar, provoquant en moi une cécité momentanée. Moins d’une demi-seconde plus tard, la réalité s’offre à moi, s’impose en fait, lourde, pesante. Je suis là, seul, bras droit tendu dans le vide et main gauche sur la hanche, façon théière, avec un tas ridicule de trois petits sous-sous déposés à quelques centimètres de mon corps flasque et honteux, sur le comptoir. Ai-je mentionné que je tendais la main?

Il y a toujours de la place pour l’information !

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Quand j’ai mis les pieds à Bondy pour la première fois, le 11 novembre 2005 (lien avec mon premier post), j’étais évidemment loin de penser que ce projet d’immersion en banlieue pour l’Hebdo allait durer et se multiplier de la sorte. Trois ans plus tard, le Bondy Blog représente sept éditions, qui impliquent plus d’une centaine de blogueurs. La question d’une assemblée générale en 2009 se pose, pour mettre un peu de lien humain parmi les centaines d’emails qui s’échangent chaque jour, mais aussitôt surgissent les questions logistiques : comment trouver les moyens de transporter, loger et assembler ailleurs que sur internet ceux de Dakar et de Bondy, de Lausanne et de Marseille, de Lyon ou de Bondy ? Nous n’avons pas encore de compagnie aérienne low cost parmi nos partenaires, et beaucoup de nos réunions se déroulent sur Skype.

Université de Lausanne: quand l’addition se fait salée, le repas se fait amer

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Chacun a pu constater, en ce début d’année académique, qu’une crise insidieuse arpente couloirs et auditoires, avance à pas feutrés jusque dans les cafet’ bondées d’étudiants et squatte les prix des repas du microcosme des Hautes Etudes. Explication caricaturale d’une non économiste rencontrée sur le parvis de l’Anthropole : « cherté du pétrole et des importations, augmentation des salaires, subprimes aux USA, et, au final, c’est le café et le plat de pâtes de bibi, durant la pause estudiantine, qui se voient taxer encore de “quelques” centimes ».

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