Un Tour de France purement lausannois

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Tu fais quoi dans la vie ? Je suis créatif. Un beau jour, cet adjectif est devenu un corps de métier à part entière, sans qu’on sache exactement ce que ces gens fabriquent derrière leurs ordinateurs. Communication, design, graphisme, événementiel, audiovisuel et j’en passe, à Lausanne, ils se multiplient. Et par un hasard des plus complets, nombre d’entre eux ont décidé d’installer leurs bureaux et ateliers à l’avenue de France. Parmi eux, l’agence Transistor, qui proposa en 2010 à ses homologues du … Lire la suite

Mesdames et Messieurs, prochain arrêt, Sous-Gare !

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«  Cédric, on n’entend pas ! Mais Cédric, on n’entend pas !! ». Après une balade dans les quartiers de la Souveraine Sous-Gare, lieu riche en Histoire(s), un apéritif dînatoire est offert à la Maison de Quartier aux baroudeurs et autres curieux. Partis à la découverte de Lausanne, ils revisitent le quartier au travers du regard d’Autrui, de cet Autrui qui y vit. Feuilletés, verrines, toasts, truffes se sont mêlés au discours d’inauguration.  Pour la première fois, l’avenue Dapples et la place de … Lire la suite

La caravane prend ses quartiers à Montelly

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Un vendredi caniculaire, un samedi pluvieux digne du plus bel automne, et un dimanche au soleil frisquet. En trois jours, Lausanne aura connu trois saisons. Ravie d’avoir fait l’impasse sur l’hiver, c’est vers la journée printanière que mon choix s’est tourné. Allons voir comment se porte la Caravane des quartiers ! Le concept est simple : il s’agit d’une fête pas comme les autres. “Elle n’attendra pas les gens, elle ira vers eux, dans les quartiers de Lausanne, là où on … Lire la suite

Enfermé dehors

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La semaine dernière, j’étais invité à faire vivre cette tradition séculaire qu’est l’apéro Vaudois, rencontre amicale arrosée de quelques litres de Chasselas, le cépage-pilier de la culture viticole. L’heureux initiateur de cette agape venant de déménager, je me suis appuyé sur la connaissance de la ville de mon GPS pour me rendre à ce rendez-vous. Le chemin des Grandes Roches est une petite rue en haut de Beaulieu qui jouxte le stade Olympique de la Pontaise. Je découvris que ce … Lire la suite

De là où je suis vol. 10 – Quand le froid nous ouvre le cœur de la ville

Rue de l’Ale / 12.02.2012 / 11h34. Déserte. Telle pourrait être qualifiée notre chère ville, quand le soleil du dimanche pointe ses timides rayons sur les toits des immeubles endormis. Déserte ? Pas vraiment. Silencieuse et calme seraient plus justes. Comme si l’apocalypse était enfin arrivée, qu’elle avait choisi Lausanne pour première cible et que seulement quelques survivants arpentaient tant bien que mal les mornes trottoirs glacés. Comme eux, nous nous prenons à marcher sans réel but dans ces rues qui … Lire la suite

De là où je suis vol. 09 – Quand le courage d’un sans-papiers impressionne

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Fnac / 11.01.2012 / 09h38. Au début, il se fait discret. Un peu caché derrière l’ascenseur central, il se sert des sièges plastiques rouges et jaunes pour couvrir des pages entières de noir. Des heures durant. Il n’arrête pas. De l’ouverture jusqu’à la fermeture. Puis, souvent il s’endort par terre, le crayon encore à la main. Il s’assoupit simplement, sans autre cérémonial. A bout de force. Je vois sur ses traits endormis que ce repos lui est salvateur et vital. … Lire la suite

Pour Sévelin, c’est combien ?

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Lôzane Bouge, comme disait la jeunesse en colère des années 1980. Alors que le centre-ville se bat depuis des années en déplaçant les dealers nocturnes de quartier en quartier, il est une autre partie de la capitale, plus bas, qui chaque soir se transforme, comme sous le charme d’un drôle de sort, je veux parler de Sévelin. Pour y avoir travaillé de longues années, j’ai pu vivre de l’intérieur la longue mutation, identique à celle qu’a subi le Flon, une … Lire la suite

Un trésor parfois mal apprécié.

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“L’esplanade de Montbenon. Vous voyez derrière moi un duplex verdoyant. Mal connoté, à cause des deals, des histoires de drogues, des botellóns et d’une bataille au couteau. Mais qu’en est-il vraiment de ce parc ?”

De là où je suis vol. 08 – Quand les pelouses de Montbenon se parent de joie

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Parc de Montbenon / 20.05.2011 / 19h14. Avec les beaux jours, tout nous semble transformé. Les choses qui nous titillaient trois mois plus tôt sont désormais aussi vite oubliées qu’un mauvais roman. L’astre divin nous enjoint à ressortir nos plus beaux et courts tissus et nous invite aux balades prolongées. Autour de nous, l’herbe devient plus verte, le vent se fait salvateur et les esprits se dégrisent. Les parcs eux aussi s’éveillent. Ils se parent de lumière hypnotique et dévoilent leurs plus belles plantes. D’un instant à l’autre, les couleurs primaires ne sont plus suffisantes et des multitudes de tonalités viennent s’y ajouter. Comme des abeilles au milieu de fleurs phosphorescentes, nous sommes irrémédiablement attirés par cette atmosphère légère et enjouée. Et une fois nos obligations digérées et expédiées, nous nous rendons là où notre instinct nous mène. Sur les pelouses de la ville.

De là où je suis vol.07 – Quand la jeunesse confond parade et sentiment

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Quai M2 Flon / 12.03.2011 / 23h07. Encore un samedi soir sans promesses et sans miracles à l’horizon. Juste l’habituelle perspective d’un rituel mesuré, dont la saveur s’effile au fil des années. Comme toujours, les mots claqueront sur les langues, s’élèveront un court instant avant de s’évaporer presque immédiatement dans l’air saturé de décibels. Comme toujours, les verres danseront sur les tables, deviendront les étoiles de ces scènes boisées, avant de finir inexorablement noyés dans l’eau savonneuse. Comme toujours, les éclairages se refléteront sans force sur les murs fatigués, valseront au rythme des silhouettes indistinctes, avant de devenir flous et crépitant d’épuisement. Puis, la chaleur des intérieurs cédera sa place au froid sec de la nuit et l’indifférence remplacera la proximité. Parcours purement transitoires, nos alleées et venues sur le macadam se rythmeront des échos des talons hauts et des quelques rires et cris épars. Enfin, les minutes défileront péniblement et se graveront d’un vert sans vie sur nos rétines impatientes. Une nuée de gloussements se fera alors entendre du haut des marches et petit à petit une multitude de jambes noircies de nylon se révèleront à nos yeux transis et bouillants.

Réinventons le Vallon !

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Habitant nouvellement le quartier du Vallon, je me suis intéressée aux projets de « rénovations » annoncés par la commune. Mi-février, j’ai assisté à la séance d’information publique au Théâtre 2.21 organisée par les autorités, lors de laquelle M. Olivier Français, Directeur des travaux, a présenté la position de la municipalité suite aux 45 objectifs proposés par la population durant la démarche participative. Les représentant.e.s du service d’urbanisme ont exposé les différentes études qui seront lancées sur le quartier ainsi que la suite de la démarche participative.

De là où je suis vol. 06 – Quand l’indifférence nous prend en otage

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Rue centrale/28.01.2011/8h43. La grisaille matinale semble s’agglomérer autour de ma tête. Le ciel ne me fait aucune promesse et le vent me tend l’échine. Mes muscles sont encore à moitié endormis et seule la vitre, contre laquelle je m’appuie, m’empêche de finir sur le sol. Putain d’hiver ! Puis, le bruit des freins et le mouvement du bus m’éveillent, suffisamment pour que malgré moi mon doigt appuie sur le cercle vert et que les portes s’ouvrent. Je m’engouffre alors dans ce compartiment mobile ergonomiquement préprogrammé et l’air chaud m’enveloppe soudainement. Je me poste à nouveau contre une vitre pour assurer mon équilibre. Mes muscles se détendent légèrement et mon esprit commence à vagabonder autour de moi, au rythme des allées et venues des passagers, des bruits étouffés des lecteurs MP3, des froissements de papier journal et des conversations. C’est alors que je remarque une voix que j’avais ignorée jusqu’alors, trop concentré sur ma personne et sur mon état de veille.

De là où je suis vol. 05 – Quand la cathédrale s’enflamme

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Pont Bessières / 31.12.2010 / 23h40. Dès la sortie de l’immeuble, on sent que quelque chose est différent. L’air semble plus léger et le froid a lâché prise. Nos corps emmitouflés se raidissent un bref instant, avant  de prendre le pli et d’obéir à la chaleur ambiante. Nos joues rougies peuvent enfin s’étirer sans mal au rythme des conversations et des rires. Nos paroles raisonnées et insensées s’élèvent vers les toits de la ville, formant de mystérieuses vapeurs qui, aussitôt expirées, se mettent à danser sans contrainte au rythme du vent. Le bruit des pas résonne. Ils viennent de toutes les directions et emplissent la ville d’une symphonie sereine et parfois désaccordée. Tout nous semble permis ce soir. La magie qu’on nous a annoncée devrait bientôt prendre effet.

De là où je suis vol. 04 – Quand l’obligation d’offrir prend le pas sur le plaisir d’offrir

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Bel-Air/15.12.2010/16h46. Il fait chaud ici. Les néons créent une fausse impression de bien-être et de bienvenue. Partout, les couleurs se rencontrent, se succèdent, s’interpellent, le tout en un délicieux chaos qui ferait rougir un arc-en-ciel. Dans les allées, les gens errent au hasard, le regard hagard et le corps emmitouflé de toute part. Ils essaient d’identifier et d’analyser ce qui se présente à eux. Ils doivent acheter quelque chose, mais quoi ? Le savent-ils seulement ?

De là où je suis vol. 02

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Hall principal, Gare de Lausanne / 26.10.2010 / 08h16 Trop souvent mon regard s’est arrêté sur les machines à tickets, sur le tableau aux chiffres infinis, sur la foule qui s’entrecroise, sur les couleurs vives et trompeuses des affiches murales, sur le flouté des silhouettes, sur le sol usé par tant de semelles anonymes, sur les lueurs électriques et leurs reflets maladifs. Trop souvent j’ai baissé la tête, me contentant de ce spectacle sans saveur, de cette danse que je croyais obligatoire. Traverser la rue, éviter les monstres vrombissant, pénétrer dans l’antre terrifiant, dans la gueule du loup,  choisir une file au rapport attente/patience satisfaisant, repérer son parcours chronométré sur le grand tableau bleu, tapoter les touches virtuelles, insérer son argent d’un geste feignant la maîtrise de soi, ramasser ce qui nous est dû (un bout de papier rose et quelques ronds de métal). Et enfin, après avoir eu la tête plongée dans tant d’absurdités, la relever pour retourner dans la foule étouffante, bruyante, abrutissante.

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