Si la soirée de mercredi s’intitulait « Bizoutage au Zélig », il ne s’agissait pourtant pas d’un rituel initiatique organisé dans les bas-fonds de l’Unil où chaque étudiant inscrit en première année se voit infliger des rituels barbares. Non, bizoutage vient du verbe bizouter qui signifie – en bon français – faire des bisous ! La soirée a donc pour objectif de favoriser les rencontres entre gays, entre hétéros, mais essentiellement entre gays et hétéros.
Le Plan-Queer des Hautes Ecoles vaudoises a vu le jour dans le but de donner une visibilité à la communauté LesGayBiTrans des campus, en l’aidant à se dévoiler mais surtout à s’intégrer à la société. Comme l’explique Filippo Rivola, membre actif du Plan-Queer, “lorsqu’une soirée est organisée par une association homosexuelle, les gens se disent que c’est exclusivement réservé aux gays, et cela est dommage. Voilà pourquoi nous avons choisi la thématique « hétérofriendly » afin de montrer que nous sommes ouverts et que tout le monde est le bienvenu”. Et pour rendre le concept ludique, un concours totalement déluré de bisous (avec la langue) a été organisé en milieu de soirée. Un avantage fut accordé aux couples hétérosexuels qui se voyaient offrir deux shots pour leur prestation, contre seulement un shot offert aux couples homosexuels. C’est ce que l’on peut appeler de la discrimination positive tout à fait originale !
Pendant une demie heure, les couples se sont donc jovialement succédés sur la scène. Mais je crois pouvoir affirmer, grâce à un sens aïgue de l’observation, qu’était tout de même présente une majorité d’homosexuels. Et oui, lorsque deux filles s’embrassent langoureusement pendant deux minutes et qu’il n’y a quasiment aucune réaction dans la salle, on peut se poser des questions ! Mais rencontre du troisième type, il y eut quand même… puisqu’un jeune membre du Plan-Queer est descendu de la scène pour retrouver ses copains, en s’essuyant la bouche, et en disant : “c’est vraiment trop bizarre, ce n’est que la deuxième fois de ma vie que je fais ça avec une fille !”
Le « Bizoutage au Zélig » fût une bonne mise en train pour tous ceux qui se rendaient ensuite au Darling, à la soirée Xchange des étudiants en Erasmus, là où d’autres formes d’échanges linguistiques les attendaient! Mais comme tient à le souligner Filippo Rivola “sur le campus de l’EPFL, l’homosexualité reste tabou et beaucoup de gays n’osent pas encore sortir du placard.” Alors avis aux intéressés, la première soirée organisée par le Plan-Queer à Sat aura lieu le 11 décembre prochain.
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2 Responses
tombombadilom
“Un avantage fut accordé aux couples hétérosexuels qui se voyaient offrir deux shots pour leur prestation, contre seulement un shot offert aux couples homosexuels”….
Heu… c’est quoi un “shot” ?
En comptant sur votre mansuétude pour combler mon ignorance
Cordialement
TomBom
gabrielle_tschumi
Un shot c’est un petit verre d’alcool fort en général. Voilà!