Ça y’est, les gars ! Trop beau, putain ! Il est là, sous mes yeux, rutilant comme la patek à grand-papa, sapé comme au baptême du p’tit Berclaz, à débiter sans vaseline la pensée helvétique à la France entière. C’est pas trop tôt, bordel ! Depuis le temps qu’on l’attendait, le voilà enfin à la télé française, mon Oskar, tout en goguette et en minauderie, plus bankable que jamais, assénant ses ricti à une fréquence de tir propre à faire fondre le FAS90 de Guillaume Tell. Raaah ça fait du bien, goddamit ! Depuis le temps qu’ils nous font chier, ces Frouziens de mes balloches, à nous considérer comme les bouseux de la francophonie, alimentant notre complexe d’infériorité à coup de « p’tits Suisses » et de « ah, vous avez ça aussi chez vous? », comme si on habitait au Surinam. Enfin, ils vont comprendre comment ça marche chez nous. Comment qu’on cause, comment qu’on se chauffe. Comment qu’on veut et comment qu’on peut, quand on veut. Oh ça, ils vont le savoir, maintenant comment qu’ils sont, les Suisses… Car mieux qu’un président que personne sait plus qui c’est un mois après son élection, mieux qu’une vache mauve et blanche, mieux qu’un petit fasciste en costard avec un gyrophare sur la tronche, la Suisse a enfin un VRP digne de ce grade : Oskar Freysinger. Mais le public mondial est-il vraiment prêt pour le Chanteur Libre? Voici quelques arguments en sa faveur.