Federer: Le nouveau Guillaume Tell
Le peuple Suisse n’a-t-il jamais soutenu aussi ardemment un de ses champions ? Dimanche dernier, la Suisse tout entière n’avait qu’un seul nom en tête : Roger Federer. Ce nom qui dorénavant sonnera dans nos oreilles comme celui d’un héros grec. Le Suisse, que l’on a mis au défi de dépasser les plus grandes légendes du tennis, a réussi son Pari(s). Ce bougre finirait-il par nous faire croire au destin ? Vainqueur de Roland Garros et de quatorze tournois du Grand Chelem, il est considéré par ses pères comme le plus grand joueur de tennis de tous les temps. Mais a-t-il en tête, Roger Federer, l’extraordinaire popularité dont il est l’objet ? Sait-il que devant les caméras du monde entier, quand il pleure c’est tout un pays qui pleure ? Le sport n’est jamais aussi vivant que lorsque l’on peut s’identifier à ses champions. Ce n’est pas lui qui court sur le terrain. C’est tout un peuple qui rattrape cette volée, qui manque ce passing, qui soulève la coupe. Alors on ne se lasse pas de rappeler au monde entier que ce prodige de la petite balle jaune a grandi dans notre pays dont la petitesse n’a d’égal que la grandeur de l’œuvre du tenissman. « Vous connaissez Roger Federer ? » « Oui, bien sûr. Il habite chez moi, en Suisse ». Alors dimanche, devant mon poste, j’ai un peu mieux compris ce que ça veut dire de se sentir Suisse.