Federer: Le nouveau Guillaume Tell

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Le peuple Suisse n’a-t-il jamais soutenu aussi ardemment un de ses champions ? Dimanche dernier, la Suisse tout entière n’avait qu’un seul nom en tête : Roger Federer. Ce nom qui dorénavant  sonnera dans nos oreilles comme celui d’un héros grec. Le Suisse, que l’on a mis au défi de dépasser les plus grandes légendes du tennis, a réussi son Pari(s). Ce bougre finirait-il par nous faire croire au destin ? Vainqueur de Roland Garros et de quatorze tournois du Grand Chelem, il est considéré par ses pères comme le plus grand joueur de tennis de tous les temps. Mais a-t-il en tête, Roger Federer, l’extraordinaire popularité dont il est l’objet ? Sait-il que devant les caméras du monde entier, quand il pleure c’est tout un pays qui pleure ? Le sport n’est jamais aussi vivant que lorsque l’on peut s’identifier à ses champions. Ce n’est pas lui qui court sur le terrain. C’est tout un peuple qui rattrape cette volée, qui manque ce passing, qui soulève la coupe. Alors on ne se lasse pas de rappeler au monde entier que ce prodige de la petite balle jaune a grandi dans notre pays dont la petitesse n’a d’égal que la grandeur de l’œuvre du tenissman. « Vous connaissez Roger Federer ? » « Oui, bien sûr. Il habite chez moi, en Suisse ». Alors dimanche, devant mon poste, j’ai un peu mieux compris ce que ça veut dire de se sentir Suisse.

Lausanne: ville de passage (dernier épisode)

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Le voyageur du XIXème siècle ne manquera pas, le long de sa promenade, d’observer notre ville de passage basculer gentiment dans une nouvelle ère marquée par la suprématie urbaine. La dissolution de l’enveloppe métaphysique des temps médiévaux fait place à la modernité architecturale qui prend physiquement et progressivement place dans les faubourgs lausannois. La cathédrale, véritable point de gravitation de la ville pendant plus de cinq siècle, perd la bataille du monopole de la spiritualité au bénéfice de lieux où se gouverne la chose publique. On cherche l’essence des choses dans la nourriture terrestre. On transforme la ville pour la rendre plus pratique, plus moderne, plus technique, plus loin des cieux.

Lausanne: Ville de passage (épisode 4)

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Rappelez-vous mes enfants, à l’époque romaine, Lausanne présentait déjà une activité portuaire importante. Dans le courant du 18ème siècle, l’activité lacustre connaît un nouvel essor. On y décharge les pierres venues des environs qui serviront à la construction des immeubles. Aujourd’hui encore, le port d’Ouchy reste le principal port marchand du lac. Peut-être que du haut de la dernière attraction du Luna parc, vous avez pu apercevoir les réserves de sable et de gravier stocké sur les rives du Léman. Il faut dire que notre jolie ville est une cité à mettre sous le signe de l’eau. Il n’est pas rare de se promener à Lausanne et de croiser du regard un indice historique ou géographique nous rappelant combien cet élément de la nature est partie prenante de l’urbanisme lausannois.

Lausanne: Ville de passage (épisode 3)

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Cabrera sort un denier de sa poche et le dirige dans la lumière pâle de cette fin d’après-midi. Il tourne le métal précieux dans l’axe qui convient et ouvre grand la bouche. Le doute n’est plus permis. La silhouette frappée sur la monnaie d’échange et bien la même qui vient d’apparaître dans ce vacarme villageois insignifiant. Legros, le fermier, se dit qu’aucune époque ne convient mieux qu’une autre au ridicule. Il lâche alors la poule qu’il tient par les pattes et s’agenouille. Il est aussitôt imité par tous les autres spectateurs sauf Martin qui s’évanouit dans la rivière et se fait happer par son moulin à eau. Coincé entre deux battants du mécanisme en bois, la tête du meunier frappe à chaque nouveau tour la structure immobile qui chevauche la rivière. Il ne s’en remettra pas.

Lausanne: ville de passage (épisode 2)

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Pierrot, Sophie… Rangez vos vélos : l’épisode deux va commencer. Romulus Augustule a rendu les armes. L’empire romain d’Occident n’est plus qu’un lointain souvenir. Notre ville de passage avance avec son temps et rentre de plein fouet dans la période médiévale. Vers 500 après le petit Jésus, Lausanne est le siège d’un domaine épiscopal qui s’étend de Genève jusqu’en Valais en passant par les actuels cantons de Fribourg et Neuchâtel. Notons ici que jusqu’au XVI ème siècle, le nom de Lausanne servit seul à identifier le lac que notre ville domine (cette dernière phrase a pour unique objectif de clouer le bec à vos petits copains genevois qui croit que le Lac leur appartient). Dans sa totalité, le territoire compte plus de 8200 km2.

Lausanne: Ville de passage (épisode 1)

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Saviez-vous, mes enfants, que notre bourgade est une véritable ville de passage? Voilà plus de 8000 ans que l’être humain traîne ses savates au gré de nos vallées escarpées. Alors que nul d’entre nous n’était encore né, les badauds nomades du Mésolithique (6000 av. J.C.) faisaient des grillades à Vidy. Parmi eux : Jean-Claude. Lui et sa tribu ont choisi les bords du lac de notre ville pour passer l’hiver. Notre personnage en profite pour se familiariser avec les nouvelles techniques de pêche de l’époque, avant de poursuivre sa route en direction des Alpes. 

Alerte rouge

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Le site de l’université de Lausanne et celui de l’école polytechnique de cette même ville sont frappés par une épidémie de rougeole. On compte déjà près de quarante cas recensés dont six ont déjà conduit à l’hospitalisation du malade. Une campagne est lancée : « Trois jours contre la rougeole ». Les étudiants ont septante-deux heures pour se faire piquer l’épaule. C’est alors que du lundi 23 au mercredi 25 mars, on recense plus de mille quatre cent vaccinations à l’EPFL contre un peu plus d’un millier sur le site de l’université. Les « matheux » ont pris de l’avance. Mais tout n’est pas encore perdu puisque la campagne a été prolongée jusqu’au vendredi de la même semaine pour « laisser une chance aux retardataires », dixit le médecin cantonal Eric Masserey.