Quand les médias se mettent au service des discours stéréotypés: de la quête d’audience au règne de l’UDC.
En août de cette année, les Annales « Qualité des médias-Schweiz Suisse Svizzera » ont été présentées pour la première fois au grand public. Elles sont le fruit d’une analyse de l’Université de Zurich ciblant le journalisme dans la presse, la radio, la télévision et en ligne des 46 principaux titres des trois régions linguistiques de Suisse. Elles concluent que la qualité de médias en Suisse se détériore et affaiblit la qualité des débats démocratiques, et donc la démocratie. En effet, le manque de ressources des rédactions a entrainé une compression de personnel qui ne leur permet plus d’approfondir l’information qu’elles diffusent. Elles deviennent donc de plus en plus perméables face aux pressions externes des acteurs issus du monde de la communication et des relations publiques. Par ailleurs, la concentration des médias homogénéise cette information et menace sa diversité. Ainsi, mécaniquement, les mêmes informations sont traitées de la même manière sur les différents canaux existants qui, en Suisse, appartiennent majoritairement à deux grands groupes, Ringier et Tamedia. Les conséquences de cette évolution sont une tendance à la conformité, à l’attention portée sur les scandales et les catastrophes, à la personnalisation, au provincialisme et au mélange de l’analyse et du commentaire. De cette publication, peu de journaux en ont fait la une !