Dans les années 1960-1970, nombre de sociologues discouraient sur un phénomène qu’ils considéraient comme caractéristique de notre propre modernité : le « désenchantement du monde» (1) à l’œuvre dans nos sociétés occidentales marquées par une sécularisation triomphante ainsi que par une laïcisation des idées et des mœurs, qui devaient alors sonner le glas d’un monde jusqu’alors régulé par des modes de vies, des habitudes et des pratiques chrétiennes. Aujourd’hui néanmoins, le discours semble avoir changé, et l’inéluctabilité annoncée du déclin du christianisme se voit contredite par le renouveau et même la progression de cette religion. Ainsi selon les experts, la religion qui sera majoritaire dans le monde en 2050 n’est pas la religion musulmane, comme d’aucuns auraient pu le penser il y a quelques décennies, mais bien le christianisme, qui englobera pas moins des trois quarts de l’humanité (2). Cette expansion de la religion chrétienne se caractérise par deux aspects fondamentaux ; premièrement, l’inexorable glissement du centre de gravité du christianisme vers les pays du Sud, et, deuxièmement, le formidable essor du protestantisme évangélique, au détriment des institutions religieuses plus « traditionnelles ».