Anatomies transversales

Anatomies transversales

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Le corps, visité, percé, retourné au fil du temps, sous le regard des scientifiques, entre les mains des artistes, sur les livres des pédagogues. Le corps dans un musée, découpé. Une expo à tiroirs, à reflets.
Deux affiches photographiées de l'exposition Anatomies au Musée de la Main
Affiches pour l’exposition Anatomies

Une heure et demie pour une visite dense, sans pouvoir approfondir les multiples recoins à explorer au Musée de la Main. Depuis le 13 février, et jusqu’au 17 août, l’exposition « Anatomies : de Vésale au virtuel » y est présentée.

Élaborée dans une collaboration entre l’Université de Lausanne et le CHUV, elle s’adresse à un public varié : elle stimule l’œil du savant, offre aux passionnés d’histoire de belles curiosités et s’arrête notamment sur les représentations anatomiques dans l’art et dans la culture pop. Cette diversité devrait satisfaire la plupart des curieux, quelle que soit leur nature. S’ajoute à ce fond(s), la forme : la muséographie déroulée comme un tapis rouge accompagne le visiteur dans un parcours audacieux et interactif, réalité augmentée incluse.

Le fonctionnement du corps est longtemps resté opaque, laissant place à des interprétations que nous trouvons aujourd’hui scientifiquement inexactes, sinon complètement farfelues. La pratique de la saignée, selon la théorie des humeurs, ressemble quand même sacrément à une absurdité !

Le sacré, justement. La construction des savoirs a nécessité la pratique de la dissection de cadavres humains. Un usage qui ne convient pas vraiment aux valeurs de l’Eglise, qui, même si elle ne l’interdit pas formellement, le condamne vivement. A la Renaissance, André Vésale donne une nouvelle dimension à l’anatomie.

séquencage ADN
Disséquer l’ADN

Il est reconnu pour ses observations se distanciant de la théorie car issues de travaux pratiques de dissection… publique ! En effet, pour pouvoir former ses successeurs mais aussi satisfaire la curiosité de chacun, l’Université de Padoue mandate Vésale pour effectuer des démonstrations d’anatomie. Celles-ci rencontrent autant de succès que les exécutions, et à diverses occasions, des gradins sont installés. C’est le cas par exemple, pour la première dissection publique d’un cadavre féminin.

Entre les murs du Musée de la Main, quelques siècles plus tard, le plus déroutant est peut-être cette projection au sol d’une vidéo de façonnage d’un crâne. Filmée depuis le sol, la performance d’une artiste suisse assise sur la table tournante d’un potier. Dans un cycle ininterrompu, ce dernier forme et déforme l’argile humide. La tête qui tourne.

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