A mon arrivée, Fakear est déjà sur scène, seul avec ses machines. La salle est bien remplie, tout comme le bar extérieur, plein soleil, que je visite rapidement. La configuration me semble peu propice à une expérience collective, puisque l’espace propose plein de sorties et donc un va en vient constant.
Revenons sur scène, Fakear, un jeune français est entouré de ses appareils sur lequel il fait de jolis sons. Je me sens un peu vieille face à ce gars en t-shirt blanc très, élancé comme un gamin qui aurait passé trop de temps devant les LEDs de ses écrans. Le public jeune et/est enthousiaste applaudi béatement à la fin de chacun des morceaux cotonneux comme de la barbe à papa. Fakear dit lui-même dans un entretien pour le 20 minutes qu’il « ne cherche pas à balancer des gros sons ». Cette musique d’atmosphère, assez fine par moments, m’interroge : et si tout était enregistré et le gars faisait semblant de toucher des boutons en rythme? Aaah, la technologie!
Mais je suis venue pour assister à la performance d’Alt-J (aussi appelé ∆), leurs deux albums m’ayant collé à la peau . Le
Montreux Jazz, très ponctuel, a prévu l’entrée du quatuor anglais à 22h00. Dans la fumée et sous un jeu de lumières élaboré, quatre statiques entament le premier morceau, Hunger of the Pine. Sur les écrans de côté, des vidéos accompagnent les notes envoutantes.
Les musiciens enchainent les morceaux de leurs deux albums, dans des versions très similaires à ce qui a été enregistrés en studio. L’exécution des titres est maitrisée, même si la voix du chanteur prend parfois des trajectoires un peu moins élégantes que sur CD. Fritzpleasure, Something Good, Left Hand Free et Dissolve Me sont joués. Derrière son synthé, un des membres du groupe s’exprime dans un français parfait, il invite le public à chanter sur Matilda.
Une vidéo accompagne une des chansons de leur dernier album : Effet spéciaux et soucoupes volantes sont bien la preuve le groupe et à mille lieues au-dessus de la surface de la terre. Alt-J prend enfin des libertés par rapport à ses versions studio : variations sur la rythmique, riffs de guitare en mode prog rock. Le morceau revêt un nouvel habit d’apparat.
Après Bloodflood pt. I et pt. II, je jubile à l’écoute du magistral Ripe and Ruin, une proposition a capella qui m’a séduite à la première écoute, back in the days. S’ensui Tesselate, avec une batterie crue, froide, qui s’approche de l’authenticité.
Avec Every Other Freckle, on revient a quelque chose de très orchestré où la fantaisie n’a peu de place. Les ambiances se succèdent, dans une navigation entre les deux albums. Warm Foothills est plutôt léger, gai, mais le morceau suivant a des airs de générique de film d’espion. En guise de clôture du spectacle. Breezeblocks fait fureur, mais le son est saturé ! (Mais que font les techniciens sons du
MJF !?)
Après 75 minutes de concert, celui-ci se termine. Alt-J est un groupe qui a tourné en boucle dans mon casque depuis plus d’un an, leur musique me plait vraiment. Pourtant, sur scène, il manque quelque chose : légèreté, aisance, inventivité ? Pour un groupe qui a tourné mondialement, c’est un peu court, et pas seulement en temps.
Alt-J reviendra nous voir, en novembre à la Patinoire de Prilly-Malley, allez voir par vous-même !
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