Syndicalement vôtre

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Le 1er mai, fête du travail, est surtout devenu l'occasion pour les syndicats de rappeler qu'ils existent. Entre passéisme d'un côté et dépolitisation de l'autre, ces associations peinent à retrouver une place forte. Leur existence semble pourtant encore nécessaire.

Les congés payés, la réduction du temps de travail, la sécurité sociale… l’époque des grandes conquêtes est révolue pour les syndicats. La lutte est certes féroce pour conserver certains acquis, mais la communication sur des thèmes moins accrocheurs est plus difficile. Si 2009 a vu le taux de syndicalisation remonter en période de crise économique, le constat sur une période plus longue est inquiétant : entre 2004 et 2008, le taux de syndicalisation en Suisse est passé de 25% à 21,9% selon les chiffres de l’Union Syndical Suisse. Reste que les exemples d’abus d’employeurs, eux, ne faiblissent pas. Voici trois exemples récents.

« Nous voulons faire partie des meilleurs de la branche en matière de salaires minimum et de niveaux de salaires… » nous dit Manor dans un élan de bonne volonté sur la page « Notre politique du personnel » de son site web. Sauf que chez Manor à Delémont, les inventaires se font à 8 Euros de l’heure pour un travail de nuit nous apprend Unia. C’est une entreprise allemande qui a fixé ces salaires : quand sous-traitance est synonyme de déresponsabilisation. Manor a décidément de la peine avec le concept de paix du travail. On se souvient du licenciement, à Genève, d’une déléguée syndicale un peu trop bavarde sur les conditions de travail des vendeuses.

Connaissez-vous les pizzerias Molino? On en trouve à Montreux, Genève et Fribourg notamment. Dans cette dernière ville, 10 employés-es on été licenciés en moins d’une année. Selon le syndicat SSP, Molino « licencie peu à peu les employé-e-s qui ne sont pas de nationalité italienne – en commençant par les extra-européens – pour les remplacer par des employé-e-s italien-ne-s qu’elle fait venir expressément ». C’est vrai qu’un-e Bolze qui sert une pizza prochioutô n’est pas crédible… et un peu trop regardant sur ses conditions de travail.

Une demi-faillite. C’est l’histoire rocambolesque comptée par le syndicat Comedia et qui concerne l’imprimerie Scantype à Genève. L’employeur, face à des difficultés financières insurmontables, décide d’offrir le licenciement à 7 collaborateurs, célébrant ainsi dignement la naissance du petit Jésus en cet hiver 2009-2010. Cas classique d’une faillite ordinaire : les employés peuvent alors se retourner vers la caisse de chômage et percevoir les salaires impayés pour cause d’insolvabilité. Sauf que sur les deux administrateurs de Scantype, un seul est réellement convaincu par la faillite de l’entreprise. Aucune décision juridique ne peut donc être prise et aucun versement de salaire ne peut être effectué. Joyeux noël et bonne année!

Trois exemples parmi d’autres, certainement. On peut jeter un regard critique sur les syndicats, sur leur manière de communiquer (“camarade!”) ou sur leur manque d’évolution, mais on est bien obligé de constater la nécessité du travail de veille et de soutien aux travailleurs-euses qu’ils accomplissent. Joyeux 1er mai et bonne année!

 

Crédit photo: Saad Akhtar / Creative Commons

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Loïc

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