Quorsum haec tam putida tendunt ?

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Une histoire de parking

La gestion des parkings publics aux abords de la piscine de Renens pose de véritables problèmes géopolitiques locaux. Les panneaux qui réglementent le stationnement des véhicules relève d’une volonté farouche de semer des prunes sur de pauvres pare-brises innocents. Ainsi, les quatre amendes que j’ai récoltées au cours des dernières semaines me font m’écrier, à l’instar D’Horace, Quorsum hoec tam putida tendumt ? – que je traduis librement par : quel peut bien être le but de pareilles sottises ?

Le problème n’est pas uniquement public et pose plusieurs questions. Pourquoi en effet construire de beaux immeubles avec quarante appartements et ne prévoir qu’une vingtaine de places de parking ? Qui sont ces architectes militaires qui pensent qu’un bel abri anti-bombe vaut mieux qu’un parking souterrain spacieux et lumineux ? Qui sont ces politiques qui nous obligent par la propagande à s’entasser dans leurs bétaillères publiques pour le moindre déplacement ? Non, je n’accepte plus ! Rebel parmi les rebels, je garde ma voiture, ma liberté.

Malheureusement, pauvre étudiant que je suis, il ne me reste que deux solutions pour que ma Ferrari se repose : la location d’une place à l’autre bout de la ville ou le parking public. J’ai choisi la seconde option. Remarquez tout de même que vu ma belle collection de contraventions, j’aurais mieux fait, financièrement parlant, de louer une place de parking à Pully avec une belle vue sur l’océan lémanique pour que mon bolide reprenne des forces, dans le calme, auprès de ses amies, les Porsche et autre Mercedes.

Le secteur de la piscine de Renens regorge de parkings. A la droite de la piscine, le parking du stade, dit parking du Censuy. Il n’a rien d’extraordinaire et possède même quelques trous qui font souffrir mes suspensions lorsque je suis inattentif. Le panneau bleu nous dit qu’il est interdit de stationner plus de dix heures successives. Plus près de mon domicile, le parking dit de la piscine. Il est beau, magnifique, moderne, accessible, ma voiture aime y passer du temps. L’un des panneaux nous dit que de 19 h à 8 h, le stationnement est libre. Le restant de la journée, il est limité à 10 h successives. On pourrait penser au paradis n’est-ce pas ? Il n’en est rien depuis qu’ils ont ajouté, voici quelques mois, le panneau qui est devenu mon ennemi juré. Ce crétin d’écriteau stipule que de 8 h à 9h30, le stationnement est interdit sur l’ensemble de la zone. “Mais pourquoi ?”, vous entends-je crier. Mais pour rien chers lectrices et lecteurs, pour rien, pour faire chier le monde, tout simplement.

Croyez-bien que le préposé aux prunes se précipite chaque matin sur la zone pour distribuer son dû. Qu’il est fier et beau, avec sa moustache, sur sa mobylette à vapeur, en train de se défouler sur son calepin. On pourrait me rétorquer que je n’ai qu’à me garer ailleurs, et vous aurez raison, c’est ce que j’ai eu fait. J’allais au Censuy, je mettais mon petit disque sur le 8, ce qui veut dire que j’arrive soit à 8 heures, soit à 20 heures. La possibilité qu’on me mette une amende est très réduite, elle est comprise entre 18 et 20 heures pour le soir et 6 et 8 heures le matin. Et bien croyez-le ou non, j’ai eu deux amendes à 6 h 30 du matin ! Il existe donc une profession sur cette Terre ou des hommes se lèvent au maximum à 5 h 30 du matin pour aller sanctionner de pauvres voitures, en pleine nuit, sur un grand parking à moitié vide.

Je ne me plains pas, au contraire. Je suis en réalité assez fier d’être un contributeur majeur du salaire de cette profession mais ma générosité naturelle a aussi ses limites. Voici donc une lamentation finale que j’adresse à ma syndique adorée : Oh Marianne de Renens, belle et généreuse, douce et sensible aux difficultés des opprimés, pourquoi toi et ta clique de gauchistes prenez de telles décisions ? Pourquoi me faire ça ? Je suis obligé de me lever tous les matins à 7 h 55 pour changer ma voiture de place, te rends-tu compte de l’impact que cela a sur mon sommeil ? Renens était si paisible avant la mise en place de ce sordide panneau, pourquoi, Marianne, pourquoi ? J’espère que ce cri de désespoir te parviendra un jour, Marianne. En attendant, je me plais à rêver de jours meilleurs où ce maudit panneau n’est plus.

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Loris

2 Responses

  1. Avatar
    Latiniste
    | Répondre

    Horace se retourne dans sa tombe…

  2. Avatar
    GastonLagaffe
    | Répondre

    La question qui se pose pour te répondre mon ami est que la connerie suisse n’a pas de limites… A qui sert une belle éducation dans un pays aussi pourri… Leur amendes je me torche le cul avec!!!

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