Le soleil qui a brillé durant ces 9 jours a peut-être contribué au succès de cette 32ème édition.
Le Lausanne Bondy Blog a pu envoyer deux blogueurs cette année pour couvrir l’événement. Et à part le concert d’Akua Naru (car nous ne pouvions le rater) vu en commun, pour les autres nous avons vu différents artistes.
Parmi l’abondance de concerts payants (25) et la pléthore de concerts gratuits (70), j’ai choisi 3 artistes dans la programmation : Iyeoka, Akua Naru et OY.
Le jeudi 10 avril, je me dirige donc à Cully dans un train bondé et en retard. Ce soir-là, j’arrive in extremis pour le concert de Iyeoka, dont j’avoue, je n’ai jamais entendu parler. Je me place sur la gauche du public, tout devant à côté de mes confrères journalistes et leurs énormes appareils photo. Je me laisse surprendre par cette femme qui arrive sur scène sans un mot, qui fait tinter un bol tibétain vers tous ses musiciens avant de se mettre au micro. Ma première impression n’est pas bonne « aaah ces baba cool !! » … et pour une fois, elle est trompeuse. Le concert a pris une autre tournure. Iyeoka et ses musiciens mélangent adroitement le funk, le jazz, le blues, la soul et le gospel. Très vite, je me laisse emmener dans l’univers musical de Iyeoka. Le sens des mots a l’air de compter, mon anglais est malheureusement trop faible pour que je puisse en profiter en live. Mais Iyeoka prend le temps d’expliquer avant chaque chanson l’âme du texte qu’elle compte nous chanter, nous déclamer, devrais-je dire. Elle raconte aussi comment, en tant qu’apprentie pharmacienne, elle décide de tout quitter un jour pour « se lancer ». Sa voix est puissante, grave, enrobante. Ses chansons sont rythmées, mélodieuses, subtiles. Enchantée par ce concert, je tourne la tête pour contempler le public qui danse à mes côtés. Je suis surprise par la moyenne d’âge, qui est plutôt de 35-50 ans, étonnant pour un concert comme celui-ci! A côté de moi, dansait un homme accompagné de sa femme, son fils et de la grand-maman, tous avaient l’air de vivre le concert. A un moment donné, l’un des musiciens a joué du djembé. Une femme d’un certain âge au premier rang a commencé à se trémousser dans tous les sens, comme si cela faisait 100 ans qu’elle n’avait pas dansé (et c’était peut-être le cas !). Pour l’une de ses chansons, Iyeoka demande au public de chanter une mélodie en tenant des « aaaaaah » sur différentes notes. Ce moment a été très intense et chaleureux. A la fin du concert, j’étais complétement prise par ces musiques et ces voix. Mais surtout j’ai senti que Iyeoka a réussi à amener le public dans son univers, que toute l’assemblée la suivait. Et ceci, à mon avis, en fait déjà une artiste à respecter. Pour découvrir Iyeoka, cliquez ici !
Le lendemain, rebelote, train bondé direction Cully. On est vendredi soir et il fait beau. La plupart des gens ont des apéros sous le bras (bouteille, canettes, chips). Cully a cet avantage aussi de jouir d’un joli bord de lac où les festivaliers débutent souvent les soirées. Enfin, pour moi, pas le temps pour l’apéro, je me dirige au Next Step où je me réjouis d’entendre Akua Naru. Poétesse des temps modernes, avec son flow pointu et tranchant, cette jeune américaine, d’origine ghanéenne, nous fait voyager sur du hip hop instrumental, fin et puissant mêlant soul, blues et jazz.
Elle me subjugue par sa voix posée, sa force tranquille et sa beauté. Cette artiste propose une version féminine et engagée du hip hop, dans la lignée de Lauryn Hill. Le public est présent, chantant et dansant. Il répond quand Akua Naru demande de chanter, de bouger ou de se baisser au sol. Le public est assez hétéroclite et j’en félicite intérieurement les organisateurs de Cully qui réussissent à réunir un public très varié.
Akua Naru, réputée pour donner des shows péchus et inoubliables, n’a pas déçu vendredi dernier à Cully. A 1000 lieux des clichés attachés à ce style de musique, elle a su rassembler les inconditionnels du hip hop des années 90 et les amateurs de mélanges de musiques moins traditionnels. A découvrir ici!
Enfin samedi, après le traditionnel tour des petits- caveaux-où-on-n’arrive-pas-à-entrer-à-part-si-on-s’arme-de-patience, j’entre quand le concert de OY a déjà débuté. J’essaie, je change de place, je mets des bouchons pour protéger mes tympans, je prends une bière, rien n’y fait. Je n’entre pas dans l’univers que nous propose cette jeune artiste pour le moins audacieuse. Je pense que c’est bien une histoire de préférences personnelles car elle a été encensée dans le dernier communiqué de presse de Cully.
Projet solo de la chanteuse Joy Frempong simplement accompagnée du batteur Lleluja-Ha, ce show l’était peut-être un peu trop pour moi. J’avoue préférer les concerts où il y a des musiciens ou un DJ. Là, il y avait ce batteur et elle qui mélange sa voix avec des machines qui lui permettent de changer de style, de tonalités indéfiniment. Des images étaient projetées derrière elle sur un grand écran. Des images de graffitis, de villes ou autres. La musique était très électronique, malgré la présence de ce batteur. Je le redis, cela n’est pas ma tasse de thé mais je reconnais que la musique avait la pêche et a fait danser tout le monde autour de moi ! Peut-être devrais-je prendre le temps de connaître mieux son projet, car je le découvrais en cours de route et sur scène… Enfin, découvrez par vous-même !
La soirée s’est terminée sous de meilleures auspices pour moi puisque j’ai pu danser sur les sons de Soul Koffi jusqu’au bout de la nuit ! Merci au Cully de penser à nos artistes régionaux aussi !
Enfin, j’espère que vous avez pu découvrir et profiter autant que moi de cette cuvée 2014 !
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